
28 avril 2025
L’ancien otage Ron Krivoi s’est exprimé pour la première fois sur le temps qu’il a passé en captivité et sur les violences subies par le jeune homme qu’il avait rencontré dans les tunnels du Hamas, Matan Angrest.
Ron Krivoi avait été pris en otage alors qu’il se trouvait au festival Nova et il a été relâché en novembre 2023.
Il avait initialement été seul en détention, dans un appartement, il était parvenu à échapper à ses ravisseurs, se frayant un chemin dans Gaza plusieurs jours avant d’être recapturé.
« Quand quelqu’un m’a vu, ça s’est mal terminé. Quand ils m’ont attrapé et ramené, les gens qui m’ont battu étaient des Gazaouis ordinaires qui ont déversé toute leur frustration sur moi », a-t-il déclaré.
Évoquant le tunnel où il avait été emmené par ses geôliers, il a raconté : « Ce ne sont pas les tunnels qu’on peut voir sur les photos. On était dans quelque chose de taille très petite, dans les profondeurs de la terre. Il n’y avait même pas de carrelage ou de béton – on était sur du sable et les matelas étaient tout moisis. On était dans une très, très petite cage. Honnêtement, ça faisait environ un mètre et demi sur un mètre et demi, et on devait pouvoir s’y allonger et s’y reposer – on ne pouvait pas rester debout. Pas de hauteur, pas de toilettes, pas de nourriture. Nous étions cinq et on mangeait un petit plat, préparé avec des conserves, et une pita qu’on se partageait tous. Je suis resté là-dedans pendant 51 jours et j’ai perdu neuf kilos ».
Ron Krivoi a raconté que le soldat Matan Angrest était arrivé vingt-quatre heures après lui, notant qu’il était « complètement, totalement terrifié ». Matan Angrest se trouvait dans un char qui avait été attaqué par des terroristes le 7 octobre. Le reste de l’équipage avait été tué.
« Ils l’avaient déjà relié, en chemin, à une batterie de voiture. Ils l’ont électrocuté », a confié Krivoi devant la caméra. « Ils n’ont pas pu l’interroger. Il n’était probablement même pas en état de parler parce qu’il était gravement blessé. Ses blessures étaient très graves ».
Ron Krivoi a indiqué que Matan Angrest avait continué à être maltraité alors qu’il se trouvait en captivité, souffrant énormément aux mains de ses ravisseurs parce qu’il était un soldat
La mère d’Angrest a fait savoir, au début du mois, que son fils serait handicapé à vie à cause de ses blessures. Elle a répété les propos tenus par des compagnons de son fils qui ont été relâchés lors du dernier cessez-le-feu, qui lui ont dit que le jeune homme était « affamé et détenu dans une petite cage, dans l’obscurité. Il ne voit pas la lumière du jour. Il est exposé à des actes de torture et à des actes de violence ».
Évoquant sa propre captivité, Ron Krivoi a expliqué que « c’est quelque chose d’inimaginable pour quelqu’un qui ne l’a pas vécu : il sera incapable de vraiment comprendre ce que c’est d’être là-bas ».
« Je sais très bien que si je n’avais pas eu la nationalité russe, je serais encore aujourd’hui dans ce tunnel avec Matan. Je suis ici grâce à un miracle : c’est Poutine qui m’a ramené à la maison. Sans lui, je ne serais pas ici aujourd’hui », a souligné Krivoi, né en Israël dans une famille d’immigrants russes.
Le Hamas a relâché plusieurs autres otages de nationalité russe en signe de reconnaissance à l’égard de Poutine – notamment Elena Trufanova, qui, avec son fils Sasha Trufanov et sa petite amie Sapir Cohen, a rencontré le maître du Kremlin la semaine dernière.